A ritual to honour the life and death of my father.

Two month before my father's passing, I had promised to bring him to visit a prehistorical cave in the Dordogne region for this birthday. Two week after his passing away, I chose to get pregnant. Like an act to defy death. My husband and I had discuss getting pregnant before and I didn't want his death to change this calling, in a way it almost accentuated it " life goes on", so I became pregnant with my daughter Aletheya, it was also a way to connect also stay connected to him.

On my father's birthday I had a strong vision of going to the cave in the Dordogne and bring his ashes there as I had promised him for his birthday. The image came to me to cover my pregnant belly with his ashes, as a way for my unborn baby to meet her grandfather, to bridge these two generations.

When arriving on the site it was like entering a womb. It became like a "mise en abysm" as I was pregnant I felt that I was myself entering a mystical space connecting deeply to Source, which I was holding in my body. The cave was like a geological cervix and uterus.

I always held a deep fascination for birth and death. Pregnancy is a powerful embodied experience of being connected with these two doors of life of birth and death. Holding life, giving life, facing death and the unknowed. A moment where you are a powerful portal from source.

My art always integrates the reality of what I am living. Death of close one, relationships, motherhood, always becoming In this way the boundaries between art and ritual actually dissolves.

So in August 2024, I travel pregnant and with my 4 years old son to the cave and brought my father's ashes to release them into the river. The ritual connected the living and the dead, the ancestor and the unborn, the joy and grief. In that moment of releasing his ashes, the reality of the quote "Ashes to ashes, dust to dust" became so vivid, as I saw the body of my father left to ashes carried away into the stream. The incomprehensible dimension of life is what makes it so beautiful, joyful and so painful.

After filming the ritual, in the editing process I then chose to put a recording of a voice mail my father left me, where he talks about our difficultly to deal with the depressive that goes along Bi-polarity and cyclothymia. I then wanted to share the eulogy I wrote about my relationship with him, to reflect the journey of our relationship. The relationship I had with my father was a real art piece and crafted, I required me so much transformation to experience his passing with grace and grief. I still remember being 6 years old and grappeling with the concept of my father's death, and I feel that I took me 30 years to really embrace it and prepare well for it. I had to transform my guilt, my attachements, my fears. Now being a parent, I see that one dimension of my job as a mother is to prepare my child for my death, to live a life without me. So there is making art and there is making life, and they are both intertwined. This is Life as an Art.

Text from the filmed ritual - in French

Le vendredi 5 Janvier alors que j'étais dans l’avion mon papa chéri est décédé. C'était un moment très douloureux de ne pas avoir pu être à ses côtés pour lui dire au revoir. Mais au moment de monter dans l’avion je l’ai eue au téléphone et j’ai pu lui dire “ Au revoir Papa, je t’aime, au revoir Papa”.

Mais ça fait longtemps que Max m’a préparé à ce moment. J’ai eu 7  précieuses années pour me préparer à faire une vie sans lui. Il me disait qu' il avait vécu, que son temps était fini et qu’il resterait en vie pour moi. C'était très important pour moi que mon père soit présent lors de mon mariage et de devenir mère pendant qu’il soit encore là.  Je suis reconnaissante qu’il me donne ce temps pour me préparer à vivre une vie sans lui. 

Je me suis sentie rongée de culpabilité et de tristesse que la dernière semaine que j’ai eue avec lui, j'étais très frustrée avec lui. J'avais de la colère et de l’amour pour lui, tout mélangé ensemble. Car si une chose que j’ai vécue ces 7 dernières années c’est la vérité du dicton “ un esprit sain dans un corps sain” car le corps de Max n'allait pas bien ces dernières années.

Alors j’apprends à être en paix avec moi-même en me rappelant qu’il voudrait que je sois heureuse, que je sois libre et vivre ma vie. Il voudrait que ce jour soit un jour de fête. Nous savions que ce jour se rapprochait et mon père a tout fait en son pouvoir pour moi. Il est resté malgré beaucoup de douleur physique, à la fin il n'arrivait pas à manger ou avaler.

Il a fait tout ce qu’il pouvait pour rester indépendant, digne et autonome, jusqu'à la fin, il se rasait lui-même, se coupait les cheveux, lavait ses vêtements et participait au ménage pour ne pas être un fardeau pour nous.

Dans les derniers mois, Max s’est rapproché de moi en vivant chez Catalina, et ces derniers mois ont été parmi les moments les plus joyeux en famille. Car nous avons pu profiter de sa présence de manière quotidienne. Certains des moments les plus touchants ont été : de lui faire la douche et de caresser son corps fragile, tenir sa main chaude et le regarder dans les yeux pour lui dire Je t’aime, lui faire écouter mes œuvres sonores et lui parler de mon travail car je savais que Max pouvais me comprendre. Une après- midi, j'ai entendu un grand brouhaha dans le salon car Papa était venu me faire une visite surprise avec son fauteuil électrique, juste pour me dire coucou. Voir Ateyan faire des bisous à son Papi et partager la vie quotidienne.

Mon coeur est lourd car il va terriblement me manquer. J’ai peur de lâcher prise et de vivre ma vie car maintenant je n’ai plus d’excuse pour me cacher derrière lui, je n’ai plus besoin de m'inquiéter pour lui. Pour m’aider avec ma culpabilité j’ai appelé ma marraine qui m’a dit que quand j’avais neuf ans je pleurais car j'étais inquiète pour papa et que je voulais m’occuper de lui car j'avais peur qu’il finisse seul. Je sentais que mon père était un homme profondément mal-compris, un peu comme dans La belle et la bête. Que pour beaucoup de personnes il semblait être une bête, mais que je pouvais aussi voir le prince en lui, qu’il avait un très grand cœur, de la tendresse, gentillesse et plein d’amour et de pardon.

Alors j’ai tenu la promesse que je me suis faite à 9 ans, j’ai pris soin de papa. Il n’est pas mort seul car même si je n'étais pas là, maman, Laurent, Rufus et Ateyan était avec lui pour son dernier voyage. Je lui ai laissé une note vocale pour lui dire que je l’aimait, qu’il pouvait partir en paix, que maman et moi irons bien, car étant parent moi-même, je sais que la seule chose que l’on veuille pour nos enfants c’est qu’ils aillent bien.

Donc je sais que la meilleure façon de l’honorer c’est de vivre une vie épanouie. Mon père a fait bon travail de père avec moi car j’ai appris ce que l’amour inconditionnel veut dire ses 7 dernières années. J’ai appris à accepter ses et mes parts d’ombres, de colère, de culpabilité et de ressentiment. J’ai appris que l’amour inconditionnel c’est de pouvoir dire “ Je suis tellement en colère contre toi et je t’aime”, “ j’ai besoin d’espace et je serais là pour toi”. J’ai appris que l’amour inconditionnel c’est accepter les gens tels qu’ils sont et de ne pas essayer de réparer leur souffrance mais simplement d'être ensemble dans notre souffrance. J’ai appris à accueillir les émotions et à ne pas prendre plus que ce que je pouvais pour que cela n'entache pas notre relation. Mon cœur est en peine car j’ai perdu mon premier grand amour.

Je suis Sylvie Barbier, la fille de Max Barbier

Je ferais des chatouilles à mon fils, de la même manière que mon père le faisait avec moi. Je ferais des blagues à Ateyan pour faire vivre le sens de l’humour de Max. Je vais apprécier la bonne nourriture et les bonnes choses de la vie. Ma vie sera une aventure et je croquerai la vie à pleines dents et je vais vivre passionnément avec une ouverture d’esprit.

Pour Max Barbier, cet homme créatif, passionné, obsessif, sensible, têtu, drôle, perfectionniste, difficile, indépendant, franc, passionné, complexe, beau, intelligent, curieux et ouvert à la vie.

Papa, merci, merci pour tout. Je t’aime, tout ira bien, je suis là, tu sera toujours dans mon cœur. Au revoir Papa, je te retrouverai un jour.